Les
journalistes qui couvrent la crise en Syrie sont victimes tant du régime que
des rebelles, assure Amnesty International, déplorant des agressions que
l'organisation qualifie de “crimes de guerre”.
“Nombre de journalistes, présents en
Syrie pour rapporter les violations des droits de l'Homme commises dans ce
pays, ont été tués, arrêtés de manière arbitraire, détenus, victimes de
disparition et de tortures depuis deux ans”, a affirmé l'organisation Amnesty
International à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
Couvrir la
guerre qui ravage la Syrie depuis deux ans est devenu parmi les métiers les
plus périlleux de la planète. Les reporters sont non seulement exposés aux
dangers des combats mais aussi la cible d'enlèvements politiques ou crapuleux
de la part du régime et des rebelles.
“Tirer sur le
messager”
Dans un rapport intitulé “Tirer sur le
messager: les journalistes sont visés par toutes les parties en Syrie”,
l'organisation rapporte que “au moins 36 journalistes sont morts dans ce qui
apparaît comme des attaques ciblées”.
Selon Reporter
sans frontières (RSF), en deux ans, 23 reporters ont été tués ainsi que 58
journalistes-citoyens. Ces derniers, partisans de la rébellion, décrivent et
filment le quotidien des villes assiégées, diffusant leurs informations via les
réseaux sociaux.
Ann Harrison,
directrice adjointe d'Amnesty International pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient,
rappelle à ce propos que “les attaques contre des civils, dont les
journalistes, sont des crimes de guerre, et ceux qui les commettent doivent
être traduit en justice”.
Sept
journalistes portés disparus
Au moins sept journalistes sont
actuellement portés disparus en Syrie, dont l'américain James Foley, qui avait
fourni durant des mois des reportages vidéo à l'AFP et dont on est sans
nouvelles depuis novembre. Le dernier à être porté disparu est Domenico Quirico
de La Stampa qui, après être entré clandestinement, n'a plus donné signe depuis
vingt jours.
En raison de la distribution au
compte-goutte de visas par le régime, beaucoup n'ont d'autre choix que de
pénétrer clandestinement à travers la frontière poreuse, notamment par la
Turquie, avec les insurgés, un chemin semé d'embûches. Certains insurgés sont
accusés d'avoir volé des journalistes ou d'avoir réclamé des rançons.
Les jihadistes,
plus radicaux encore, considèrent tous les reporters comme des espions à la
solde de l'ennemi.
Le régime est
lui aussi d'une rare brutalité. Il existe de sérieux soupçons que plusieurs
reporters disparus seraient aux mains de services de renseignements syriens,
comme Austin Tice, disparu depuis le 13 août à Daraya.
aufait
avec AFP
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