الأربعاء، 4 فبراير 2009

Recommandations pour lutter contre la corruption au sein du corps journalistique

La section de Casablanca du syndicat national de la presse marocaine (SNPM) a organisé mardi 13 janvier 2008 à l’Institut du Journalisme et des métiers de la télévision à Casablanca, une rencontre à l’occasion de la journée nationale de la lutte contre la corruption, placée sous le thème de «la corruption et la presse».

L’objectif de cette rencontre est de renforcer le rôle de la presse dans la sensibilisation et la prise de conscience dans la lutte contre la corruption, et de se pencher sur la réalité de la corruption au sein du corps journalistique dans la presse aussi bien écrite qu’audiovisuelle et électronique.

La rencontre a débouché sur les recommandations suivantes:

La corruption au Maroc a connu une propagation endémique, touchant tous les secteurs vitaux de la société, même ceux sensés constituer un rempart contre le crime de la corruption, comme le révèle différentes études.

La corruption ronge la société, selon le jargon médiatique usité, discréditant notre pays et portant de graves atteintes au développement par la dépravation de la vie publique et l’esprit de citoyenneté. Ce fléau s’est étendu également dans le corps journalistique avec ses diverses composantes, écrite, audiovisuelle et électronique, gagne progressivement du terrain parmi les sans –consciences en voyant ses formes se diversifier et son volume s’amplifier sous diverses raisons objectives et subjectives.

La propagation de la corruption en milieu journalistique peut avoir diverses explications, notamment l’anarchie qui sévit dans le secteur avec la détérioration de la situation matérielle des professionnels les soumettant à l’influence de l’argent. Aussi, au lieu de défendre leurs droits naturels à travers l’action syndicale organisée, certains préfèrent courir après les enveloppes et les privilèges en soumettant la dignité du journaliste au plus offrant.
Ce comportement anormal, encouragé par des dirigeants d’entreprise de presse et même des rédacteurs en chef, nuit à la mission de la presse, au professionnalisme et enfin à la liberté et à l’indépendance des journalistes.
Le bilan de la corruption et l’utilisation de l’argent pour influencer les médias et corrompre leur mission constituent un deuxième volet de la souffrance de la presse dans sa globalité.
Néanmoins, nous croyons que devant cette situation imposée aux journalistes, pour des visées connues par tous, que la lutte contre la corruption est possible à condition que la volonté des autorités et des patrons des entreprises de presse soit garantie.
Aussi cette conférence recommande-t-elle à tous les partenaires concernés la nécessité d’œuvrer pour l’immunisation de la profession, la préservation de la dignité des journalistes et la mise en place d’une pratique journalistique saine respectant les règles de la profession.

En conformité avec la vision et les positions du SNPM, nous rappelons les conditions suivantes :

1- La mise en place rapide d’un code de la presse complet et démocratique est la condition sine qua non de l’organisation, du développement de la profession et la consécration de la démocratisation des médias.

2- Adoption de la gestion démocratique et transparente dans la gestion des entreprises de presse notamment en faisant participer les professionnels.

3- Elaboration d’un code éditorial et l’élection de conseils de rédaction pour veiller à son application.
4- Respect total de l’action syndicale.
5- Mise en place de conventions collectives qui constituent une référence pour la résolution des conflits.
6- Mise en place rapide d’une grille des salaires pour l’amélioration des conditions matérielles des journalistes.
7- Séparation nécessaire du travail journalistique du service de publicité et préserver les journalistes du travail publicitaire.
8-Mettre l’accent sur la formation et la formation continue dans la stratégie des entreprises de presse.
9- Mise en place des règlements intérieurs dans les entreprises pour garantir la bonne marche des entreprises.
10- Protéger les journalistes et garantir le droit à l’accès à l’information par la force de la loi.

Il faut préciser que la réalisation de ces recommandations nécessite la conjugaison de toutes les volontés qui désirent réellement la moralisation réelle et l’éradication des crimes de la corruption au Maroc.
Aussi tous les journalistes sont-ils priés de s’impliquer dans un tel chantier en oeuvrant en premier lieu pour l’élimination de la corruption du corps des journalistes et en passant de la phase du silence à celle de dénonciation des corrupteurs et de corrompus et de mettre à nu tous ceux qui se sont mis au service de la dépravation et de la « prostitution » de la profession
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