الاثنين، 15 يوليو 2013

Betty Lachgar, co-fondatrice du MALI :“C'est l'islam ou rien, c'est de l'inquisition”




       Avec son amie journaliste, Zineb El Rhazou, Betty Lachghar a créé en 2009 le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles, devenu célèbre en voulant organiser un pique-nique pour défendre les dé-jeûneurs, comme faisant partie de la société marocaine.
La revendication principale de votre mouvement est d’ouvrir le débat sur l’article 222 du Code pénal qui interdit aux musulmans de manger dans un lieu public durant le Ramadan. Avez-vous réussi ce pari ?
        - Plus que réussi. Le débat est depuis grandement ouvert en ce qui concerne la liberté de conscience et la laïcité. Par rapport au Ramadan, le débat est également ouvert depuis 4 ans et c'est une victoire.
On reproche au mouvement MALI d’avoir voulu attaquer l’islam tout court, dans un pays musulman. Cette accusation est-elle fondée ?
-          Au sein du mouvement, beaucoup de membres sont musulmans. Les Marocains sont endoctrinés malheureusement, c'est l'islam ou rien. Le concept de liberté de conscience ne peut malheureusement faire écho alors que la liberté de conscience est l'essence même des autres libertés individuelles. Sans elle, c'est de la dictature religieuse! C'est de l'inquisition !
On vous appelle souvent les “dé-jeûneurs du Ramadan”...
-          Il est vrai que comme c'était la première action, elle a marqué les esprits. Personnellement, je ne me considère pas “dé-jeuneuse”, ce terme irait avec un(e) musulman(e) qui ne jeûne pas. Je ne me sens donc pas concernée, pas plus qu'un bouddhiste ou un catholique.
On entend souvent parler du MALI depuis sa création, mais vos sorties se font de plus en plus rares. Quelles étaient vos récentes actions ?
-          On ne peut pas dire que l'action du bateau de l'avortement soit passée inaperçue. Nous sommes également les seuls à avoir organisé une activité le 17 mai, Journée mondiale de la lutte contre l'homophobie et la transphobie, en collaboration avec l'ambassade des Pays-bas...
Pourquoi dans votre mouvement, on ne parle que de vous, au point de vous reprocher de faire de l'ombre aux autres membres du MALI ?
-          Je n'ai jamais entendu cela. Je suis la co-fondatrice d'une part et la porte-parole en quelque sorte. De plus, les actions sont souvent à mon initiative. Il y a aussi un autre point : de nombreux membres de MALI ne veulent pas sortir de l'ombre justement en raison des intimidations, menaces ou pour des raisons familiales.
- Propos recueillis par Yassine Benargane

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