الثلاثاء، 3 سبتمبر 2013

Marrakech « Rien ne presse, rien ne doit rendre la vie astreignante et tout peut attendre






Par Fouad BENJLIKA

     

     Pour nombre de sociologues, ce constat reflète le résultat d’une forte cohésion et solidarité sociales qui règnent entre les familles dans la médina ainsi que le calme de leurs caractères et de leurs tempéraments et leur penchant pour la paix et la stabilité, et le rejet de la violence sous toutes ses formes […]



    Si la modernité s’est installée dans nombre de domaines de la vie quotidienne des Marrakchis, les habitants de l’ancienne médina continuent, eux, tant bien que mal de résister aux poids des changements imposés par ce mode de vie.
Les habitants de ce quartier emblématique se définissent avant tout, comme détenteurs de valeurs authentiques qui font la fierté de tout Marrakchi et qu’il est de leur devoir de perpétuer et de transmettre ce legs civilisationnel ancestral aux générations futures.
Pour les habitants de l’ancienne médina de Marrakech, l’attachement à leur lieu de naissance et de vie est un culte qui se transmet de père en fils et il est difficile de convaincre, voire même d’évoquer avec eux, l’idée de quitter la médina pour n’importe quel prix ou pour n’importe quelle raison.
Ici, il semble pour le touriste national et étranger que le rythme de la vie d’aujourd’hui, avec tout ce qu’il implique d’engagements, de responsabilités et d’obligations, na pas changé d’un iota depuis des siècles.
« Rien ne presse, rien ne doit rendre la vie astreignante et tout peut attendre ». Telles sont la devise, la conception de la vie et la règle de conduite des habitants de l’ancienne médina.
Ici pas le moindre risque pour que la mondialisation, pourtant présentée comme étant un phénomène inéluctable, n’opère le moindre changement ou menace les modes de vie et les habitudes des habitants de ce quartier séculaire.
       Le stress, considéré comme étant « la maladie des temps modernes » et à l’origine de la prolifération de nombreuses maladies dont l’hypertension, le diabète et la dépression, est une notion abstraite, quasi absente et qui perd de sa signification pour les habitants de l’ancienne médina de Marrakech.
Ces derniers ont adopté un mode de vie leur permettant de se libérer du temps, plutôt que de viser l’acquisition des biens matériels et l’accumulation des richesses. Se contentant du peu, ce sont des gens connus pour leur humour, leur amour pour les anecdotes et la joie de vivre. D’ailleurs, les plus fameux animateurs de la halqa de Jemaâ El Fna, sont issus des quartiers de l’ancienne médina [...]
Mais ils sont aussi reconnus au niveau mondial pour être des artisans habiles, leur artisanat étant un savoir-faire ancestral nécessitant de la patience.
Pas étonnant donc de voir des ressortissants de différentes nationalités élire domicile à l’ancienne médina de Marrakech et s’adapter harmonieusement avec ce lieu féérique et devenir ainsi une composante essentielle de la scène de ce quartier […]
       Ces étrangers n’ont pas trouvé de difficulté pour pouvoir s’adapter avec le lieu, ses habitants étant par essence enclin à la cohabitation et à la tolérance et au respect de la diversité culturelle depuis des siècles.
La structure en impasse et l’organisation spatiale de la médina, qui offrent les conditions privilégiées pour les relations sociales de proximité, ont fait de ce quartier un lieu idéal pour ces touristes en quête de dépaysement, venus découvrir une des multiples facettes du Maroc authentique et profond [...]
Mais l’ancienne médina c’est aussi et surtout la nuit, qui demeure imprégnée d’un charme tout particulier. C’est devenu une tradition ancestrale chez eux de veiller jusqu’à une heure tardive de la nuit. Alors que certains habitants préfèrent investir les terrasses des cafés populaires pour discuter entre amis et proches ou jouer aux cartes, d’autres préfèrent se réfugier dans les espaces verts et les jardins publics, le temps de respirer la fraîcheur d’un air pur, tout en s’installant autour des fontaines […]
      S’étendant sur une superficie globale de plus de 600 hectares, et représentant une des plus vastes médinas du Maroc et la plus peuplée d’Afrique du Nord, ce centre névralgique de la ville de Marrakech présente un autre paradoxe aussi étonnant: la-même où le taux de précarité sociale est assez élevé par rapport aux autres quartiers, le niveau de sécurité enregistré est le plus élevé et le taux de la criminalité est le plus bas.
Pour nombre de sociologues, ce constat reflète le résultat d’une forte cohésion et solidarité sociales qui règnent entre les familles dans la médina ainsi que le calme de leurs caractères et de leurs tempéraments et leur penchant pour la paix et la stabilité, et le rejet de la violence sous toutes ses formes […]

*MAP - Quid.ma


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