الجمعة، 15 فبراير 2013

Le nouveau cinéma marocain et le PJD




       C’est encore Jamaa Goulahcen qui, grâce à son émission “En direct avec vous” sur la chaîne 2M, nous a gratifié mercredi soir, d'un excellent débat sur la nouvelle vague du cinéma marocain.
Depuis quelques années, le cinéma marocain s’est beaucoup amélioré techniquement et artistiquement, tout en abordant des sujets de société qui dérangent le conservatisme religieux. L’émission abordait principalement l’utilisation de scènes osées et du langage cru dans la plupart de ces nouveaux films.
     Or, aux yeux de Mohammed Laghrouss, journaliste et membre du PJD, tous les réalisateurs marocains modernes tels que Nourredine Lakhmari, Nabil Ayouch, Lahcen Zinoun ou Abdelkader Lagtaâ ne sont que des Marocains occidentalisés, qui ont oublié leur propre civilisation, et cachent la nullité de leurs films derrière des scènes osées. Pour Laghrouss, la civilisation marocaine “vieille de 12 siècles”, possède des valeurs bien plus morales.
     Heureusement Latifa Ahrare était là! Elle n'a pas manqué de rappeler à celui-ci que notre civilisation marocaine est bien plus ancienne et plus riche de plusieurs millénaires. C’est d'ailleurs en berbère qu’elle a salué le public et l’animateur de l’émission lors de sa première prise de parole. Elle s’est notamment élevée contre ces nouveaux concepts “d’art propre” ou “d’art sale”.
“L'art c'est l'art”, a-t-elle soutenu. Il n’est ni sale ni propre, il est en rapport  avec une société et des êtres humains truffés de contradictions et pour en parler, force est d'en évoquer leurs différents aspects.
Lakhmari, réalisateur du tout récent Zero, a également critiqué les propos de Laghrouss du PJD, en lui rappelant que le cinéma est un langage universel. Il a défendu le langage populaire de ses films, si représentatif de la rue casablancaise.
Quant aux scènes de nudités, elles ne sont là que pour servir les besoins du récit dramatique et de la construction du film, a encore argumenté le cinéaste. Pour Lakhmari, l’art n’est pas à négocier avec une idéologie ou un mouvement politique, et personne ne devrait avoir le droit d’autoriser ou d’interdire une œuvre en utilisant la morale ou la religion.
L’acteur Yassine Ahjam a rappelé, quant à lui, que c’est au public qu'il revient de juger la qualité d’un film.
Pour Lahcen Zinoun, la plus belle récompense de Dieu c’est notre corps, et l’utiliser à des fins artistiques est une nécessité.
L’émission n’a certes pas tranché la question de la liberté artistique, mais elle a eu le mérite de montrer que beaucoup de citoyens ne se laisseront pas influencer par tous ceux qui, au cinéma, s’offusquent à la vue d'un bout de sein nu ou en entendant une insulte par ailleurs courante dans notre quotidien. Et le succès de tous ces nouveaux films en est une preuve indiscutable. Quant à ceux qui ne veulent pas voir ou entendre ce que produit la société, ils ont le droit de ne pas aller voir ces films. Personne ne les y oblige.
Et merci une fois de plus à Latifa Ahrare, à son sourire resplendissant et à son engagement indéfectible pour un Maroc authentique, qui existait bien avant l'arrivée d'Idriss 1er qui fuyait déjà à l'époque les violences dans le Moyen-Orient.
Au fait - Abdelhaq Sedrati

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