الأربعاء، 30 يناير 2013

Khanssae : Un roman qui dépeint le phénomène « important » de la prostitution au Maroc



Le 19 février prochain, le juge prononcera la sentence de Philippe Servaty alias le pornographe d’Agadir. Une affaire à couper le souffle qui a bouleversé les Marocains. Thierry Berthier, un jeune français cadre de société, s’en est inspiré pour écrire un roman : Khanssae, récemment publié. Il ne relate pas uniquement le fait divers d’Agadir digne d’un scénario hollywood, mais il met aussi en lumière le phénomène de la prostitution devenu ravageur au sein de la société chérifienne.
Khanssae, c'est l'histoire d'une jeune femme porteuse du même nom qui, devenue orpheline, se trouve obligée de se prostituer pour survivre et subvenir aux besoins de sa famille. Victime d’un de ses clients qui publie sur internet des images de leurs ébats, Khanssae se retrouvent en prison. Un vécu commun à de nombreuses jeunes femmes dans le pays.
L’auteur, Thierry Berthier, un jeune cadre Français, s’est directement inspiré de l’affaire du pornographe d’Agadir après une rencontre avec l’une des victimes de Philippe Servaty. Mais au-delà de cette histoire, M. Berthier met un accent sur « le phénomène important » qu’est devenue la prostitution au sein de la société marocaine.
« La prostitution existe en Europe, mais ce n’est pas aussi visible qu’au Maroc »
Tout est parti de son premier voyage dans le royaume en 2007. « J’avais un ami au Maroc qui m’avait proposé une fois de séjourner dans le pays », confie à Yabiladi Thierry Berthier. Et dès sa première visite, ce touriste français dit avoir été « marqué » par la présence si manifeste de la prostitution. Il fallait ensuite « prendre la température du pays pour ne pas raconter n’importe quoi », souligne-t-il. C’est ainsi qu’il a multiplié les séjours au Maroc, sillonnant les villes. « J’ai été obligé de rencontrer les prostituées, j’ai regardé comment ça se passe », confie-t-il relevant que la prostitution existe « dans toutes les villes, mais à Marrakech et Agadir, c’est choquant ».
Pour ce cadre français, « la prostitution existe en Europe, mais ce n’est pas aussi visible qu’au Maroc ». Il cite l’exemple de son pays où la prostitution est propre à des rues ou boulevards précis. Mais au royaume, « il y a la prostitution dans tous les lieux grands publics beaucoup fréquentés par les touristes. Et ce sont les prostituées qui vont vers les touristes », affirme-t-il soulignant au passage que le « Maroc est d’ailleurs connu pour le tourisme sexuel ». En effet, France 24 a réalisé, en 2011, un reportage mettant en lumière ce fléau au Maroc, mettant un accent sur la prostitution des jeunes garçons. Mais, M. Berthier n’a pas voulu se pencher sur ce volet, jugeant la prostitution féminine « déjà assez problématique ».
Dans son roman, Thierry Berthier s’est attardé sur les attitudes des personnages plutôt que des scènes, mettant un accent sur l’état d’âme et d’esprit des femmes prostituées et parfois victimes de leurs clients comme Khanssae. Le texte met également en lumière les différentes catégories de prostituées au Maroc. « Certaines le font vraiment pour l’argent et se fichent de ce que les gens pensent, explique l’auteur. Pour d’autres, c’est la pauvreté qui les y mène. Parfois à cause de l’absence du père, il faut trouver le moyen de ramener de l’argent à la maison ». « Qu’y a-t-il comme boulot pour une femme qui n’a pas vraiment étudié ? », s’interroge M. Berthier relevant que Khanssae, malgré son niveau d’éducation relativement correcte n’arrive pas à s’en sortir.
Une situation déplorable qui arrange un grand nombre
L’écrivain assure s’être appliqué à ce livre afin que la prostitution soit davantage considérée comme un phénomène qui mine la société. « Laisser cette situation telle quelle, permet aux personnes qui abusent de ces femmes de le faire en toute tranquillité », dit-il. Et d’ajouter : « Peut-être qu’il n’y a plus de publications sur internet comme le pornographe d’Agadir le faisait, mais personne ne sait ce qui se passe derrière les portes une fois qu’elles sont fermées ».
Malheureusement, selon M. Berthier, très peu de personnes parlent de ce fléau. « Les gens qui commencent à en parler se rétractent très vite », remarque-t-il. Pour lui, ce phénomène perdure parce qu’elle « arrange beaucoup de monde ». « Ils peuvent profiter de la beauté des femmes à moindre coût et les jeunes femmes peuvent avoir un peu d’argent », déplore l’auteur. De plus, relève-t-il, « cela attire considérablement les touristes et les touristes, c’est bon pour l’économie nationale ».

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