الخميس، 6 ديسمبر 2012

Rapport annuel de Transparency International Corruption: le classement du Maroc confirme la stagnation




Transparency International a publié, mercredi, quelques jours avant le 9 décembre, journée mondiale de lutte contre la corruption, son désormais incontournable rapport annuel sur ce fléau mondial. Le document exprime les perceptions des acteurs de la vie économique sur les niveaux de corruption affectant la vie publique dans près de 180 pays. Pour 2012, notre pays se classe 88e, reculant de huit place par rapport à 2011. Cependant, sa note passe de 34 à 37 sur 100.
Selon le rapport de Transparency International sur les indices de perception de la corruption publié, mercredi à Berlin, le Maroc a perdu 8 places, passant de la 80e en 2011 à la 88e en 2012, sur 176 pays.
La note du Maroc par contre, passe de 34 points à 37 points, sur 100. Elle est égale à celle du Surinam, du Malawi, du Swaziland, de la Zambie, et de la Thaïlande.
Ainsi, pour Abdesselam Aboudrar, président de l’Instance Centrale de Prévention de la Corruption (ICPC), “le classement n’est pas important puisque la base change. La note, quant à elle, s’est améliorée par rapport à l’année dernière”.
“Le classement n’est pas significatif, et il ne nous fera pas changer d’avis. Il faut avouer qu’il y a beaucoup de travail qui se fait, mais les résultats n’apparaîtront  qu’à moyen ou long terme.”
Abdesselam Aboudrar, président de l'ICPC. 
Cependant, insiste ce dernier, il n’y aura pas de progrès, “tant que le gouvernement ne se dote pas d’une politique claire en matière de lutte contre la corruption”. Cette dernière constitue une priorité pour l’instance, tout comme un nouveau projet de loi visant la lutte contre la corruption.
Renforcement du cadre juridique
Les violons semblent parfaitement accordés, puisque le ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration, Abdeladim El Guerrouj, a affirmé, mardi soir, que “la moralisation de la vie publique demeure l'un des grands chantiers” dans notre pays.
“La lutte contre la corruption est un choix irréversible et un enjeu crucial pour la consolidation des principes de bonne gestion de la chose publique. C'est l'affaire du gouvernement, du Parlement, des organismes politiques, de la société civile et des citoyens.”
Abdeladim El Guerrouj, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la modernisation de l'administration.
Il a également annoncé que le gouvernement compte adopter une nouvelle approche, fondée sur le renforcement du cadre juridique relatif à la lutte contre la corruption. Elle concerne notamment la promulgation d'une charte des services publics fixant les principes de bonne gouvernance et les engagements de l'administration, la publication d'une loi consacrant le droit d'accès à l'information, l'adoption d'une stratégie nationale d'intégrité et de lutte contre la corruption dans le cadre d'un plan national intégré, et la mise en place d'une charte nationale de lutte contre la corruption.
Corruption et Printemps arabe
Par ailleurs, la plupart des pays du “printemps arabe” ont obtenu des scores inférieurs ou à peine supérieurs à 40 points. La Tunisie perd deux places pour se situer en 75e position (41 points). La Syrie, prise dans une guerre civile, recule de 15 rangs et s'est classée 144e, tandis que la situation s'améliore légèrement en Libye qui passe de la 168e à la 160e place.
Au niveau des pays arabes, le Liban, une nouvelle fois, fait pâle figure en matière de corruption, et se place à la 128e position. Avec un score de 30 sur 100, le Liban fait moins bien que l'Égypte (32 points, 118e), le Koweït (44 points, 66e), la Jordanie (48 points, 58e), et les Émirats arabes unis (68 points, 27e). Il devance toutefois l’Iran (28 points, 113e), et l’Irak (18 points, 169e).
2/3
Plus généralement, deux tiers des 176 pays évalués ont obtenu des scores inférieurs à 50 points.
L’ONG classe les pays selon une échelle graduée de 0 (corruption perçue la plus forte) à 100 (corruption perçue comme étant très faible). Pour construire son classement, qui ne reflète que la perception de la corruption, l'ONG s'appuie sur des données collectées par 13 institutions internationales, parmi lesquelles la Banque mondiale (BM), les banques asiatique et africaine de développement ou encore le Forum économique mondial.
Danemark, Finlande et Nouvelle-Zélande: les bons élèves
A l'échelle mondiale, Transparency affirme que la corruption continue de faire des ravages et frappe de plein fouet la zone euro, où les pays les plus affectés par la morosité économique, connaissent une détérioration de leur classement, à l'instar de Grèce (94e) et de l’Italie (72e).
Transparency a recommandé à l'Union Européenne “d'accentuer les efforts pour prévenir la corruption au sein des institutions publiques”. Elle a également salué les trois pays les plus vertueux qui se partagent la première place, à savoir le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande, avec des scores de 90 points sur 100.
L'Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie occupent, quant à eux, la 174e et dernière place du classement avec seulement 8 point.
Pour rappel, Transparency International a publié son rapport annuel à la veille de la journée mondiale de lutte contre la corruption, qui va être célébrée dimanche.
Corruption, une pratique cautionnée par les Marocains
Selon le tout dernier rapport de l'ICPC, présenté début novembre devant le chef du gouvernement, 79% des Marocains estiment que de la corruption s’amplifie de jour en jour, alors que 34 % des familles marocaines reconnaissent avoir eu recours à cette pratique.
L'étude n'avait pas manqué de pointer du doigt le manque d’harmonisation du dispositif pénal et judiciaire avec les exigences de la lutte contre la corruption, et dressé un véritable réquisitoire qui cloue au pilori la politique du gouvernement contre ce fléau.
Yassine Benargane 
Photo :  Abdesselam Aboudrar, président de l'Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC). /DR

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