الأربعاء، 13 مارس 2013

Médecins sans frontières (MSF) annonce quitter le Maroc


“92% des personnes ayant subi des violences ont déclaré que cette violence est institutionnelle. Les personnes expulsées courent le risque d’être la proie de violences, d’abus, d’exploitation  et de violences sexuelles.” - David Cantero, coordinateur général de MSF




     Médecins Sans Frontières (MSF), présent au Maroc depuis 1997, s'est tourné depuis 2003 vers une mission visant à garantir l’accès médical à la population migrante. Lors d’un point presse, tenu mercredi à Rabat, MSF a annoncé sa décision irrévocable de se retirer du Maroc.
Des raisons peu convaincantes
    Médecins sans Frontières, qui a déjà transféré ailleurs ses activités de Rabat, cherche actuellement à trouver une association pour la relever de ses opérations d’Oujda et de Nador. Les raisons de ce retrait, évoquées par les dirigeants de cette organisation humanitaire, sont loin d’être convaincantes et ont laissé la plupart des journalistes présents sur leur faim.
    David Cantero, coordinateur général de MSF, s’est employé dans son intervention à dégager les autorités marocaines de toute responsabilité, en ce qui concerne ce retrait. “La raison de notre départ n’a rien à voir avec aucune action ou omission du gouvernement marocain”, a-t-il assuré. Il a évoqué d’autres raisons, notamment la diminution des activités d’assistance médicale au Maroc ces dernières années.
     David Cantero a aussi critiqué la position de l'UNICEF. “Pour obtenir plus de changements, on a besoin d’investissements importants à moyen et long terme. Malheureusement l’UNICEF n’est pas prête à faire ces investissements, estimant que cela ne correspond pas aux objectifs de MSF”. Le coordinateur a jugé que le Maroc a besoin de plus d’organisations de défense des droits de l’Homme. Il estime que le Maroc connaît une carence et des défaillances importantes dans ce domaine. C’est pour cela que MSF aurait décidé de laisser la place aux organisations nationales et internationales œuvrant dans ce domaine.
Recrudescence des violences contre les migrants
     Cette annonce intervient alors que l'organisation a publié un rapport intitulé “Violences, vulnérabilité et migration : bloqués aux portes de l’Europe”.
     Ce rapport met en exergue le fait que “le Maroc est devenu, suite au durcissement des contrôles frontaliers, non seulement, un pays de transit, mais aussi une destination forcée, accroissant la vulnérabilité des migrants”. MSF souligne dans ce rapport la précarité des conditions de logement des concernés, vivant dans des lieux surpeuplés des grandes villes du Royaume ou dans des abris de fortune (grottes, forets et squats de bâtiments abandonnés…). L'organisation dénonce la situation, précisant qu'aucune mesure d’hygiène n'est prise par les autorités, et que l'accès aux besoins essentiels pour une vie décente reste très limité.
Sur 10.550 consultations effectuées entre 2010 et 2012 par les équipes de MSF, la moitié des problèmes médicaux diagnostiqués (5.223) seraient étroitement liés aux conditions déplorables auxquelles sont confrontés les migrants. MSF dénonce l’impunité accordée par les autorités pour ceux qui utilisent la violence, physique ou sexuelle, contre les migrants. Ainsi ces déplacés subsahariens ne demandent pas d'assistance médicale et ne se tournent pas vers la justice, de peur de répercussions.
      L'exemple mis en avant, lors de la conférence d'hier, concerne les groupes de migrants qui ont tenté dernièrement de franchir les clôtures qui séparent Nador de Mellilia. “Les Forces de sécurité marocaines et la Guardia civile espagnole ont répondu avec une violence disproportionnée et sans aucune retenue”, a déclaré David Cantero.
Aufait - Rachid Loudghiri
                            

ليست هناك تعليقات:

إرسال تعليق