-- Mohamed
Larbi Bouguerra
A l’heure où des dizaines de civils, des femmes et des enfants palestiniens sont tués victimes du déluge de feu des F-16 de la quatrième armée la plus puissante du monde et que pas un seul Israélien n’a été tué , le Président Hollande « a exprimé la solidarité de la France face aux tirs en provenance de Gaza » et, téléphonant à Netanyahou, « lui a rappelé que la France condamne fermement ces agressions. » Le locataire de l’Elysée devait conclure en donnant un blanc-seing aux extrémistes et aux fanatiques du gouvernement de Tel Aviv en affirmant: « Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces.»
On reste sans voix devant un tel
aveuglement et on se demande si M. Nicolas Sarkozy à l’Elysée aurait pu faire
pire !
Monsieur
Hollande peut-il oublier que le gouvernement de Netanyahou comprend trois
ministres habitant dans des colonies de
Cisjordanie occupée tout comme le président de la Knesset (Parlement israélien) ?
Peut-il oublier que M. Avigdgor Liberman (Ministre des Affaires Etrangères) appelle
à l’expulsion de tous les Palestiniens, que M . Naftali Bennett (Ministre
de l’Economie) ne voit aucun problème à tuer des Arabes et que M. Danny Danon
(Ministre délégué à la Défense) appelle, après le rapt des trois colons
israéliens, à « raser les villages les uns après les autres comme l’aurait fait
Vladimir Poutine. » ?
A la veille de la commémoration de la
Révolution française le 14 Juillet, est-il permis d’être aussi sourd au droit international condamnant
l’occupation ; aussi sourd aux cris
des Palestiniens sous le feu des missiles et dénués de tous droits humains par Israël? Est-il permis
d’être aussi aveugle à la dissymétrie des moyens ? Aussi oublieux des
leçons de l’histoire car quelle différence entre la punition collective
infligée par les Allemands lors de
l’occupation de la France aux habitants
d’Oradour sur Glane enfermés puis assassinés
dans leur église et celle des habitants de cette prison à ciel ouvert
qu’est Gaza aujourd’hui et dont
les frontières maritimes, terrestres et aériennes sont sous la férule de
l’armée sioniste depuis de longues années
?
Ce communiqué de l’Elysée prouve que la politique des socialistes français, en 2014, ne diffère en rien de celle de 1956, quand le
président du Conseil Guy Mollet (SFIO),
allié d’Israël, lançait les
parachutistes sur Port Saïd et Suez.
Mais peut-on
s’attendre à autre chose de la part d’un président qui a déclaré « son amour » à Israël, lors d’un dîner chez
Netanyahou en novembre 2013 ? Le
président français devrait en tout cas méditer la maxime de ce prêtre catholique français
qui disait : «L’injustice appelle
l’injustice et la violence la violence » (Lacordaire).
Face à cette
prise de position sans ambiguïté, il est clair que, sur cette rive-ci de la Méditerranée, il est
de plus en plus difficile de penser qu’une
coopération fructueuse et sincère puisse s’établir avec la France de M.
Hollande.
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