Manifestation des militants pour les droits de l'Homme
à Rabat./DR
Le monde célèbre aujourd’hui, la Journée
internationale des droits de l’Homme. Cette journée est l’occasion, chaque
année, de commémorer l’adoption de la Déclaration universelle des droits de
l’Homme en 1948, mais surtout, de réaffirmer son actualité et sa pertinence, et
plaider pour que chaque individu, où qu’il se trouve, puisse exercer pleinement
tous ses droits fondamentaux.
Le 10
décembre 1948, l'Assemblée générale des Nations Unies adoptait la Déclaration
universelle des droits de l’Homme. Depuis 64 ans, cette Déclaration se
veut une source d’espoir pour tous les hommes et femmes qui, à travers le
monde, militent vaillamment, pour les droits de l’Homme, et aspirent à un
avenir meilleur où ces droits correspondront enfin à une réalité palpable.
Or, la
réalité va à l’encontre de ces aspirations, et aujourd’hui, force est de
constater que la pauvreté, les conflits, le terrorisme, la violence, les
préjugés et une piètre conduite des affaires publiques, constituent autant de
violations persistantes des droits de l'Homme partout dans le monde.
Grands
témoins de cette triste réalité, les bouleversements historiques survenus dans
le monde arabe ces deux dernières années, au cours desquelles des millions de
personnes sont descendues dans la rue pour réclamer le changement. Tout comme
dans d’autres parties du monde, les militants des droits de l’Homme se sont
exprimés à travers le mouvement mondial des indignés pour protester contre les
inégalités économiques, politiques et sociales.
Au Maroc,
les ONG s’indignent
Campagnes
d’expulsion d'immigrés subsahariens, détention des membres du Mouvement du 20
février, violences perpétrées à l’égard des manifestants, situation misérable
dans les prisons et conditions de détentions inhumaines selon le dernier
rapport du Conseil national des droits de l'Homme, usage excessif de la torture
selon le rapport final de Juan Mendez, responsable de l’ONU, liberté de la
presse, fonctionnement de la justice… Tous ces faits, et bien d’autres, font
état d’une régression au niveau des droits humains au Maroc.
Face à cette
situation, les associations militant pour les droits de l’Homme et à leur tête
l’Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH), s’indignent et appellent
le gouvernement à faire montre de “volonté politique véridique quant à
l'application de ses engagements en matière de droits humains”.
Pour
déplorer toutes ces pratiques qui portent atteinte aux droits de l’Homme, un
collectif d’ONG, réunissant 18 associations, a décidé de célébrer, à sa manière
cette journée, par le lancement d’une campagne réclamant la libération des
détenus politiques du Mouvement du 20 février (M20F). Ainsi que l’organisation
d'un sit-in à Rabat.
L’objectif
nodal est de faire “pression sur l’Etat” pour qu’il libère tous les
prisonniers dits politiques, à travers une mobilisation nationale et
internationale.
Dans un
rapport, la Coalition marocaine des associations des droits de l’Homme a
énuméré 70 personnes arrêtées, appartenant au M20F, que les tribunaux du
Royaume ont condamnées à des peines d’emprisonnement oscillant entre quelques
mois et 12 ans.
Des avancées
indéniables
Nonobstant
les manquements et lacunes, certaines avancées en matière de consolidation et
de protection des droits civils, sociaux et politiques, restent incontestables.
Nul ne
saurait nier les efforts déployés par le Maroc depuis les années 90, dont
l'adoption d'un nouveau Code de la famille et la mise en place de l'Instance
Equité et Réconciliation (IER), vouée à la réparation des préjudices moraux et
corporels causés aux victimes des années de plomb.
De même et
dans le cadre de son interaction avec les efforts consentis sur l'échiquier
international, le Royaume, en ratifiant nombre de conventions internationales
et en faisant sienne leur concrétisation, s'est indubitablement démarqué et
emprunté de bons rails.
En 2011, le
Maroc a également réitéré son engagement à combler les carences en adoptant par
voie référendaire une nouvelle Constitution, hautement saluée en interne et en
externe, du fait qu'elle a placé la jouissance du citoyen de ses droits
économiques, sociaux et culturels comme principal objectif.
Lutte de la
population d'Imider
A l’occasion
de la journée internationale des droits de l’Homme, le groupe
“Argent” organise un sit-in au niveau du centre d’Imider et sur le Mont
Albane dans la région de Tinghir. Ce sit-in sera accompagné d’une grève de la
faim de 24 heures pour déplorer la situation désastreuse de la population et
dénoncer la persistance des violations des droits humains que connait la
région.
Cette manifestation rentre dans le cadre des formes pacifiques de protestation, observées depuis août 2011, par les habitants de la région, et qui viennent compléter le mouvement de lutte des générations passées, pour une stabilité et des conditions de vie décentes.
Cette manifestation rentre dans le cadre des formes pacifiques de protestation, observées depuis août 2011, par les habitants de la région, et qui viennent compléter le mouvement de lutte des générations passées, pour une stabilité et des conditions de vie décentes.
Salma Raiss - Au fait Maroc
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