Sur le terrain de la qualité de l'information et de la déontologie des
médias, il est, potentiellement en tous cas, en train de se passer quelque
chose de très important.
Le métier de journaliste, dont on avait oublié que c'est un vrai métier, se
pose des questions sur lui-même. Les débats dans de très nombreuses rédactions
le prouvent, les appels du SNJ pour une instance de déontologie, la position de
la CFDT-journalistes, l'Appel de l'Union des Clubs de la Presse, les motions de
défiances dans de nombreux médias (PQN, notamment), etc... Toutes ces
initiatives appellent à une remise en avant des règles déontologiques
fondamentales du métier. Le fait qu'un parti politique majeur, au pouvoir qui
plus est, se prononce publiquement pour un Conseil de presse, une charte de
déontologie, l'indépendance des rédactions... ne peut qu'accélérer les
choses.
Nous nous battons depuis un peu plus d'un an désormais, nous rencontrons
beaucoup de monde, des professionnels et des non-professionnels... Au centre,
il y a cette obligation pour un journaliste d'informer pour l'intérêt général
avant tout.
Suite au débat organisé le 11 Avril dernier sur la question suivante:
"Comment soumettre les aides à la presse à des exigences déontologiques?",
le Parti Socialiste vient de prendre position pour la création d’un
Conseil de presse et une charte de déontologie.
Le fait
qu'aucun média ne reprenne l'info concernant la toute récente position du PS
est le signe d'un blocage, qui existe encore au sein des rédactions. Mais de
nombreux journalistes se battent en interne pour une réelle évolution des
choses. Ils ont juste le tord de ne pas le dire assez fort, parce qu'ils
craignent pour leur place. On pourrait éventuellement les comprendre, sauf que
leur silence, que tous les silences cumulés, ont tué la presse d'information.
Beaucoup de journaux n'informent plus. Ils communiquent.Il existe un moyen radical pour que les choses changent: conditionner les Aides à la Presse, toutes les aides, au respect de la déontologie (y compris le taux de TVA, comme cela se fait dans le domaine du spectacle vivant). Les patrons de presse s'y refusent mais, dans tous les cas, n'ont plus le choix. Car le divorce est là.
A nous de défendre ce qui compte: la qualité de l'information, la défense du travail des (bons) journalistes et le respect du public.
Ce qu'il faut retenir dans ce qui vient de se passer avec la déclaration du PS ci-après, c'est que parti au pouvoir a pris position. Même si cela ne doit pas masquer des renoncements par ailleurs, compte tenu du sujet et de sa position actuelle, c'est courageux.
A nous, tous ensemble, d'être vigilants pour que les choses aboutissent.
Les
Indignés du PAF
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