L'ex-international marocain
Abdeslam Ouaddou ne semble point très favorable à un Mondial au Qatar. Le
joueur qui a saisi la Fifa pour non-respect des obligations contractuelles de
Lekhwiya, son ancien club au Qatar, garde beaucoup d'amertume du
professionnalisme dans ce pays du Golfe.
S'exprimant en faveur des droits des travailleurs au Qatar lors d'une
interview accordée à la CSI/Equal Times, Abdeslam Ouaddou assure que le Qatar
doit changer ses méthodes par rapport aux gens qu'il accueille. "Je parle
en tant que sportif, mais cela doit être pire pour les travailleurs
là-bas", dénonce Ouaddou. "Si le Qatar ne change pas ses méthodes,
j'ai le courage de dire que ce sera, en 2022, la Coupe du Monde de la honte, de
l'esclavagisme et du non respect des droits de l'homme", s'indigne
Ouaddou.
"Les Qataris se servent du football pour promouvoir l’image du pays
et moi je lutte pour dénoncer leurs méfaits en raison du traitement qu’ils
réservent aux joueurs et aux travailleurs " ajoute Abdeslam Ouaddou qui
s'est fixé pour objectif de révéler cette face cachée du professionnalisme au
Qatar.
Abdeslam Ouaddou avait, pourtant,
bien débuté au Qatar avec l'équipe de Lakhwiya, mais après, cela s'est bien
compliqué pour le joueur qui s'est vu prêté au Qatar SC puis traité de façon
non professionnelle. Écarté de l’équipe première, obligé de s’entraîner seul
sous le soleil de Doha pendant que le reste de l’effectif était en stage de
reprise en Espagne, Ouaddou commence à ne plus percevoir son salaire à partir
de juillet 2012; rapporte Jeune Afrique.
«J’ai déposé une plainte devant la
Fifa. Ils ont menacé de ne pas m’accorder mon visa de sortie du pays, j’ai
alors répondu que j’allais saisir la Fédération internationale des ligues des
droits de l’homme, et ils m’ont laissé partir, en me disant qu’à la Fifa, ils
étaient puissants et que ma plainte mettrait cinq ou six ans à aboutir. Ils me
doivent au total un an de salaire. Ce qui est fou, c’est qu’ils dépensent des
milliards d’un côté pour leur business ou leur image, et de l’autre, ils ne
sont pas capables d’honorer des contrats, où parfois, les sommes en jeu ne sont pas énormes.»
Ouaddou continue son bras de fer avec les clubs qataris, malgré les
menaces qu'il continue de recevoir, notamment cette menace qu'il n'arrive pas à
oublier: "Tu peux quitter le pays mais sache une chose, c'est que ta
requête durera quatre ou cinq années car nous sommes très très puissants à la
FIFA". Ouaddou est loin d’être le seul international à se plaindre de
l'attitude de ses anciens employeurs. «Il y a d’autres cas, comme celui de
Zahir Belounis(toujours bloqué au Qatar). Mais certains n’osent pas parler, de
peur d’être bloqués là-bas. D’autres préfèrent partir, avec une petite
indemnité, et passer à autre chose.»
Signalons, finalement, que la Confédération Syndicale Internationale a
décidé de soutenir Abdessalam Ouaddou et appuyer sa plainte contre l'injustice
dont il a été victime au Qatar. La CSI a envoyé une lettre au président de la
FIFA, Joseph Blatter, exigeant une action immédiate à ce sujet.
Lemag
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